Il est vrai que cette perspective de Coach artificiel peut en effrayer plus d’un(e) car elle réveille notre imaginaire. En effet cette innovation technologique donne corps à ce monde dystopique si effrayant où l’homme est opprimé voire supprimé par la machine. La réalité n’a jamais été aussi proche de la science fiction.
Le changement en marche
Ceci étant, cette réaction n’est ni plus ni moins qu’une manifestation de plus de nos peurs face au changement.
Ce réflexe psychologique se retrouve dans de multiples circonstances, dans notre vie professionnelle, nos relations, nos décisions ou même nos habitudes quotidiennes. Cette appréhension est entretenue par quatre mécanismes limitants.
- La perte de contrôle : Le changement introduit de l’incertitude pouvant nous donner l’impression que nous perdons le contrôle sur notre environnement ou notre propre situation.
- La crainte de l’échec : Le changement implique souvent de nouveaux défis. Serai-je capable, à la hauteur, aussi compétent(e) sont autant de questionnements propices à nourrir notre réticence.
- L’inertie sociale et cognitive : Il est plus facile de rester dans un état connu que d’en changer. Cette inertie peut être due à la peur du jugement social (attendons pour voir si les autres font) ou simplement à une aversion pour l’effort que nécessite le changement.
- Le doute sur la rentabilité : Dans certains cas, la peur provient d’un calcul rationnel. « Le jeu en vaut-il la chandelle ? » Dans le doute certains vont attendre des preuves avant d’agir.
C’est ainsi qu’à son apparition, la voiture a été accueillie avec un mélange de fascination et d’inquiétude.
L’IA, un danger pour le coaching ?
Il est clair que le risque de dérives est évident, je dirais même qu’il est inéluctable car les deux facteurs déclencheurs que l’on retrouve systématiquent à l’origine de tous les excès sont d’ores et déjà en place :
Le cadre
Je suis toujours effarée devant ces bouleversements majeurs pour nos sociétés surgissant en absence durable de quasiment toute réglementation. Or comme vous le savez, quand il n’y a pas de règles, c’est celle de la jungle qui s’impose. Nous recevons pourtant les premières alertes avec les « Fake news » qui deviennent maintenant des « Deep fake » hyper-réalistes. Pour l’instant ils nous amusent plutôt, mais qu’adviendrait-il s’il nous devenait un jour impossible de discerner la réalité de l’hallucination ?
L’opportunisme
De la relation humaine au business déshumanisé. S’il existe une branche où la relation humaine prime c’est bien celle du développement personnel dont le coaching est partie intégrante. C’est pourquoi les diplômes en coaching reconnus passent tous par une majorité de travaux pratiques et de travail sur soi…en chair et en os.
Alors vous trouverez comme dans toute profession ces quelques 20% de praticien sans trop de scrupules qui vont effectivement se faire remplacer par l’I.A.
- Pour vendre des concepts fictifs non validés par l’expérimentation
- Pour traiter des problématiques et poser des diagnostics clients
- Pour rédiger des articles issus en fait d’un « générateur de langage pré-entrainé »
- Pour vous faire croire à des situations en fait totalement inventées pour la circonstance.
Heureusement, il reste 80% de la profession pour faire bon usage de ce progrès
L’IA au service du Coach
Oui, L’IA offres des opportunités excitantes pour le coach. Par exemple, elle peut traiter une grande quantité de données pour offrir des analyses en temps réel.
L’IA favorise aussi l’automatisation de certaines tâches telles le résumé ou la traduction de rapports, cours, livres. Elle donne ainsi au coach un accès à un source de connaissances mondiale, diversifiée et instantanée. Les gains de temps obtenus conjugués à ces opportunités vont permettre au coach de davantage se concentrer sur son cœur de métier, le coaching en lui-même.
Et la créativité alors ? Soyons d’abord conscients que malgré quelques applications spectaculaires comme la conduite autonome dans d’automobile, L’IA en est à ses balbutiements et son développement est exponentiel. Vous voulez un exemple d’un possible futur du coaching : Dans peu de temps je pourrai faire une conférence sur la relation de couple relayée dans 10 pays simultanément où je parlerai la langue de chaque pays concerné….
L’IA va-t-elle finalement me remplacer
Je pense que vous avez déjà la réponse : Non…d’autant plus que j’ai construit toute mon activité sur le principe de la relation humaine en présentiel.
Passons maintenant à la pratique, à votre avis : Ai-je utilisé » l’IA pour rédiger cet article
Eh bien oui, mais probablement pas comme vous pourriez le penser. Je l’ai d’abord utilisée pour le visuel , ce qui m’a permis de passer de 30 minutes de retouche d’image à 1 click pour générer le fondu entre les 2 photos. Ensuite, l’IA m’a donné des informations utiles sur la technologie concernée car j’avoue que je suis novice en la matière. Son avantage comparatif face aux navigateurs est sa rapidité et la pertinence de sa réponse. Elle a fait à ma place le travail fastidieux de consulter toutes les pages web sur le sujet, les digérer, les synthétiser puis les restituer dans un résumé dont j’ai pu prédéfinir le nombre de mots maximum.
Pour conclure et ne jamais vous perdre dans ces univers technologiques, je vous invite à un retour à l’essentiel. Cet essentiel privilégiera toujours les relations humaines comme si justement formulé dans cette citation traduite et interprétée de la pensée de Sadhguru
« Il n’existe qu’un seul monde. Le jour où vous allez croire que ces univers parallèles sont réels, vous allez payer cela très cher car la seule et unique chose que vous ayez c’est la vraie vie. Ne passez pas à côté. »
Marianne Jalil - Formatrice Coach